LE TRAIT- Episode 59- La French touch selon Jean-Paul Bath
Jean-Paul Bath est le directeur général de l’association Le FRENCH DESIGN depuis 10 ans. Cette association, sous la double tutelle du ministère de l’économie et du ministère de la culture, est le nouveau nom, plus compréhensible à l’ international, du VIA (Valorisation de l’Innovation dans l’Ameublement), créée en 1979 pour promouvoir l’innovation et le design dans les secteurs du mobilier, de la décoration.
Aujourd’hui, Le FRENCH DESIGN by VIA poursuit cet engagement à travers de nombreuses actions, dont l’exposition « Résurgences », qui met en lumière des pièces emblématiques rééditées du design français, visible jusqu’au 23 janvier dans sa galerie. Les pièces exposées portent notamment les signatures de René Dumas, Jean-Michel Frank, Pierre Guariche, Philippe Hurel, Jules Leleu, Christian Liaigre, Joseph-André Motte, Serge Mouille, Pierre Paulin ou Roger TalIon….parmi d’autres encore. Autant de figures majeures, rééditées par des fabricants français contemporains, qui témoignent de la richesse esthétique, technique et culturelle du design français du XXe siècle, ainsi que de son rayonnement international.
Jean-Paul Bath a un parcours qui le qualifie particulièrement pour cette mission; ancien ingénieur du bâtiment, il a toujours aimé l’art et le dessin.
« C’est vrai que pendant mes études d’ingénieur, j’ai beaucoup aimé le dessin d’architecture, qui est lié au design. Il y a dans l’ingénierie, un travail sur le dessin, la précision du dessin et la vision en 3D. L’innovation est aussi essentielle. Il faut comprendre comment les choses sont faites. J’ai aimé cet esprit de recherche : chercher le sens des objets. Je pense que cela m’est resté. Ce qui m’a également beaucoup influencé, c’est le lien entre la création et l’industrie ».
Après avoir travaillé sur des plateformes pétrolières à l’étranger, il entame un virage professionnel et entre au Centre Pompidou pour faire du marketing (même s’il n’était pas d’usage à l’époque de parler marketing dans des institutions publiques aussi prestigieuses) puis, monte une entreprise mettant en relation des artistes et des grandes entreprises pour organiser des évènements culturels avant de rejoindre quelques années plus tard Le FRENCH DESIGN.
Le FRENCH DESIGN porte cette nécessité d’aller beaucoup plus vers l’international et notamment d’aider les PME. « On a en France cette chance d’avoir de très bon savoir-faire, de petites sociétés mais très qualitatives. Un panel d’offres que l’on ne trouve pas à l’international ».
VERBATIM
« J’ai un parcours un peu atypique. Je suis ingénieur du bâtiment. j’ai abordé des problématiques très techniques. Mais j’étais aussi très intéressé par la création, l’art et je voulais élargir mon champ de vision. Je suis ensuite rentré au Centre Pompidou, en commençant au bas de l’échelle.
– Il y a dans l’ingénierie, un travail sur le dessin, la précision du dessin et la vision en 3D. L’innovation est aussi essentielle. Il faut comprendre comment les choses sont faites. J’ai aimé cet esprit de recherche : chercher le sens des objets. Je pense que cela m’est resté. Ce qui m’a également beaucoup influencé, c’est le lien entre la création et l’industrie.
-Le changement de nom de l’association de VIA à Le FRENCH DESIGN reflète la nécessité de se tourner davantage vers l’international. C’est d’ailleurs une nécessité pour toute l’industrie française. L’industrie française du meuble s’exporte surtout en Europe.
-Le cœur de mon métier ; c’est la relation entre les créateurs et les fabricants. Le FRENCH DESIGN dispose également d’un incubateur. Nous facilitons la relation entre créateurs et entreprises (contrats, communication, exportation).
-La période est difficile. Néanmoins, c’est souvent dans ces périodes de grand chamboulement, notamment avec l’écoconception pronée par les consommateurs, que les fabricants ont besoin du design et des designers pour les aider à mieux concevoir.
-Nous avons en France cette chance d’avoir de très bons savoir-faire, de petites sociétés, mais très qualitatives. Un panel d’offres que l’on ne trouve pas à l’international.
Questionnaire de Proust :
Occupation idéale :
Regarder les étoiles
Le pays où j’aimerais vivre
Le pays qui te ressemble comme écrivait Beaudelaire
Un /des Créateurs (au sens large)
Kubrick, Proust, Bill Viola parce qu’ils ont inventé des œuvres totales, presque un art en lui-même
Une couleur
Noir
Mes héros-héroïnes fiction/vie réelle
Les Stranglers quand ils chantent « No more heroes »
Ce que je déteste le plus
La banalité
Ce que j’apprécie le plus chez les autres
Une intelligence lyrique
L’état présent de mon esprit
Inquietus, au sens latin, qui n’a pas de repos, troublé
La faute qui m’inspire le plus d’indulgence
L’optimisme
Dîner idéal
Une exposition ou un livre (Dostoïevski disait Quand j’ai un peu d’argent j’achète des livres et s’il m’en reste, j’achète à manger !)
Ma devise
Ne pas subir
Le monde de demain en quelques mots ?
Métamorphose : passer d’une forme immature à une forme adulte…



