LE TRAIT – Episode 20 – Sans frontières
Sara Badr Schmidt reçoit Le Trait dans son appartement parisien, dont elle a fait un terrain d’expression. L ’ « expression », justement, revient souvent dans les propos de la libano-suédoise, qui a toujours vécu dans l’entre-deux : pays, cultures, langues, disciplines…
Dans son travail, il y a toujours l’envie de dépasser les barrières sociales, géographiques, religieuses. Elle a le vécu de la guerre, la guerre du Liban.
« La guerre fait aller au fond de soi. Mon travail me permet d’exprimer des choses autrement que par l’oralité. Je parle peu en fait. Je m’exprime d’abord par mon travail ».
Sara Badr Schmidt se définit comme artiste designer. « J’essaye de concilier art et design.
Je fais des pièces qui sont des œuvres d’art mais qui peuvent être fonctionnelles. Je n’ai pas une démarche de décoratrice ». Ses tapis, par exemple, racontent d’abord une histoire, incarnent un univers.
La nature l’inspire également profondément. Elle puise ensuite dans le savoir-faire d’artisans tibétains.
Sara n’envisage pas de relocaliser sa production, car l’exigence qu’elle apporte à la qualité de ses tapis serait difficile à reproduire en France, dit-elle. Elle souhaite, par ailleurs, contribuer à faire vivre cet artisanat… sans frontières.
Questionnaire de Proust
Occupation idéale
Le pays où j’aimerais vivre
la Suède
Un /des Créateurs (au sens large)
Louise Bourgeois, Wang Shu (architecte), Kasuo Ishiguro (auteur), Kiki Smith, Grayson Perry, Stefan Bruggemann, Achile Castiglione
Une couleur
le jaune
Mes héros-héroïnes fiction/vie réelle
Ce que je déteste le plus
Ce que j’apprécie le plus chez les autres
L’état présent de mon esprit
La faute qui m’inspire le plus d’indulgence
Ma devise
Ia création ne permet pas de marcher, elle permet de respirer (je l’ai un peu modifiée, c’est Barthes qui a dit que la littérature ne permettait pas de marcher mais qu’elle permettait de respirer)