LE TRAIT Episode 48- Charlotte Tarbouriech, l’intrépide
Le Trait a rencontré Charlotte Tarbouriech dans son atelier du 11e arrondissement de Paris, parmi ses créations et ses outils. C’est une jeune femme de trente ans, blonde et gracile, qui nous reçoit. On comprend très vite que derrière ce physique, se cachent une personnalité très affirmée, un goût certain de l’aventure et de l’intrépidité, une revendication de liberté et de sincérité.
Fille de « trader », scolarisée un temps (jusqu’à ce qu’on lui demande de partir), chez les jésuites à l’école Franklin (Paris 16e), elle entame un chemin de traverse (au regard des exigences familiales) et rejoint, après avoir effectué un an à l’école Penninghen, le studio Berçot qui a formé beaucoup de designers, mais a fermé depuis. Personnalité solaire, très peu adaptée, dit-elle à l’école, elle s’y épanouit totalement (tout en profitant aussi de la vie parisienne…). Elle commence une carrière de consultante en mode (notamment dans le secteur des souliers) et, en plein Covid, décide avec une amie de longue date, Pauline Leyravaud, de créer la marque POLCHA.
Le studio POLCHA explore tous les champs du design : création de mobilier, aménagement intérieur, scénographies, décors, installations…
Les créations se veulent à la croisée de l’art et du design avec des œuvres très audacieuses et personnelles, colorées et pop, avec un parti pris originel d’upcycling.
On a pu retrouver POLCHA à la Bibliothèque historique de la ville de Paris lors de la dernière Design week, à Art Basel (Miami). Certains objets de la marque sont entrés au Mobilier national.
Nous avons demandé à Charlotte Tarbouriech d’évoquer avec nous l’expérience de création d’une marque trois ans après son lancement et s’il est difficile de maintenir ses convictions de départ quand on est confronté à la réalité d’une entreprise.
Bonne écoute !
VERBATIM
« Je me définis comme un électron libre. Ce qui me caractérise, c’est ma liberté mais aussi mon angoisse. Je suis partie à Londres assez vite pour travailler avec Nicolas Kerkwood. Il y avait aussi d’autres noms qui me fascinaient : Peter Pilotto notamment.
-j’adore les usines cela a toujours été ma passion…J’en ai visité beaucoup !
-POLCHA : Avec Pauline, on s’est dit qu’on devait faire quelque chose dans l’upcycling. J’adore la couleur et les univers graphiques, Pauline, elle, c’est le trompe-l’œil, les fresques. On s’est associées.
-On travaille sur des meubles qu’on chine. Ce sont des pièces uniques. Le problème que cela nous a posé : il faut remettre chaque meuble en état puis les meubles sont signés et donc on peut se poser la question : à partir de quel moment en transformant un meuble, il peut nous être attribué …
-Nous réfléchissons maintenant au développement. Il nous faut trouver une solution plus viable. On est beaucoup dans l’auto-financement. Venant du milieu de la mode, je n’avais pas forcément les contacts dans le monde du design.
-On est très fort sur notre proposition visuelle mais cela peut aussi faire peur…D’un point de vue esthétique, nous ne sommes pas très français. Notre proposition est peut-être plus adaptée à l’Italie, aux États-Unis. Nous sommes également intéressées par les scènes mexicaine et brésilienne qui font une entrée forte dans le monde du design
-Polcha : c’est assez intuitif, c’est assez lâché : une démarche axée sur nos envies écologiques, mais il faut que ce soit fun, il y a une dynamique et une puissance dans la couleur qui donne envie de faire …
Questionnaire de Proust :
Occupation idéale
Dessiner et me plonger dans une heure de yoga
Le pays où j’aimerais vivre
L’Italie
Un /des Créateurs (au sens large)
Dali
Une couleur
Le bleu
Mes héros-héroïnes fiction/vie réelle
Les femmes
Ce que je déteste le plus
La contrainte
Ce que j’apprécie le plus chez les autres
La liberté
L’état présent de mon esprit
La liberté
La faute qui m’inspire le plus d’indulgence
L’impatience
Ma devise
« Carpe Vitam » (Saisis la vie)
Dîner idéal
Italien bien sûr
Le monde de demain en quelques mots ?
« Carpe Vitam » (Saisis la vie)