Sélectionner une page
LE TRAIT Episode 47-Tristan Lohner

LE TRAIT Episode 47-Tristan Lohner

LE TRAIT Episode 47- Tristan Lohner Séduction massive

 

 

Tristan Lohner est l’un des grands noms du design (la lampe Balad de Fermob, c’est lui). Il est également DG du groupe de distribution de meuble RBC. Ce qui frappe en le rencontrant est l’impression d’une certaine humilité, un besoin de recherche permanent et un esprit en éveil. Il estime son parcours « chaotique ».  Issu d’une famille d’artistes (son père est le peintre et dessinateur Pierre Lohner), il commence des études de commerce, mais ne se plaît pas dans cette voie.

Sa vie bascule quand il rejoint l’armée (il n’a pas réussi à se faire réformer…). Il reste deux ans sur un bateau dans l’océan Indien où il se lie d’amitié avec un collègue ébéniste et se met à l’aider. C’est le déclic. Il rentre de l’armée et décide qu’il veut faire ce métier. Il prend des cours à l’école Boulle où il obtient un brevet en métier d’art en ébénisterie. Il suit aussi les enseignements de l’école d’ameublement « A la bonne graine ». Il y fait une rencontre décisive, « un maître », dit-il, l’ébéniste Bernard Daudé (auteur notamment de l’ouvrage : « Ebenisterie : les premiers gestes»).

Tristan Lohner découvre un métier, « le privilège de manier » : « partir de rien et faire quelque chose de très simple ». Il apprend comment faisaient les anciens… Il intègre plus tard les Arts décos – l’école était intéressée par le savoir de l’ébénisterie – et y fait une autre rencontre importante : celle du designer Jean-Marie Massaud qui l’encouragera à devenir designer.

Dans cet épisode, Tristan Lohner raconte son parcours, partage sa réflexion sur le design. Il est d’abord habité par l’envie de toucher, de séduire le plus grand nombre.

VERBATIM

« Le succès est redouté, espéré… Lorsqu’un objet qui, au départ, est d’abord un fantasme, un dessin, une projection, quelque chose de l’ordre de l’intuition devient réalité, existe, rencontre son public, dépasse les frontières et se vend à plusieurs millions d’exemplaires, c’est un peu magique, cela relève presque de l’intime. C’est le principe du design qui repose sur la reproductibilité…

– Pour la lampe Balad de Fermob : c’est émouvant de voir que l’on pense à un objet à des moments extrêmement intimes et que cela a du succès : une sorte d’écho qui se perpétue…

– Mon parcours est hétéroclite, pas du tout tracé. J’ai fait des études commerciales. J’étais très malheureux. Je suis parti à l’armée dans la marine. J’ai connu un ébéniste et je me suis mis à l’aider. Quand je suis rentré, j’ai voulu être ébéniste et je suis allé à l’école Boulle.

– Le rapport au dessin: je me suis raccroché au design car le dessin de design est un dessin particulier entre l’ingénierie, l’aspect formel et l’intention. Le design pour moi, c’est une réponse. Cela s’est imposé à moi. Il y a des designers qui sont de bons dessinateurs. Il y a cette école du dessin dans le design (dont Jean-Marie Massaud) mais avec un père dessinateur avec un tel talent, cela a peut-être été écrasant.

– J’aime à penser que le designer n’est pas réellement un artiste : nous sommes des gens au service des autres. Le design ; c’est le rapprochement de deux paradoxes. Le monde de l’argent se rapproche du sensible, le monde de l’entreprise prend dans ses bras le monde de la création. Le design est la réunification de deux mondes qui ont toujours été dos à dos.

– La question du beau se pose pour un designer, mais celle de la culture aussi…

– Je veux toucher le plus grand nombre. Je ne pourrais pas proposer un canapé à 15000 euros».

Questionnaire de Proust :

Occupation idéale

Être avec ceux que j’aime

Le pays où j’aimerais vivre

Là où je vis actuellement, en France, sur la butte Montmartre, en 1950 

Un /des Créateurs (au sens large)

Sans aucune hésitation, Jean Sébastien Bach.

Je ne crois pas en dieu, mais je crois en Bach.

Il incarne ce que l’être humain a de plus magnifique : la transcendance et une beauté absolue, mêlées à une immense sensibilité.

Sa musique m’accompagne tous les jours.

Et puis Rembrandt aussi.

Son œuvre est à couper le souffle, la profondeur de son regard dans les autoportraits porte toutes les questions de notre humanité. 

 

Une couleur
Je n’ai pas de couleur préférée.
Ce que j’aime dans les couleurs, comme pour les êtres, c’est le principe même de leur infinité 
Mes héros-héroïnes fiction/vie réelle

Toutes celles et tous ceux qui se sont battus et qui se battent encore, sur tous les fronts de toutes les guerres, et qui donnent leur vie pour des idéaux de liberté.

Ces inconnus, ceux qui se battent pour les enfants, ce sont eux les vrais héros.

Ce que je déteste le plus

Les fondements même de la méchanceté : être dur avec les faibles, et faible avec les forts. 

Ce que j’apprécie le plus chez les autres

La vraie gentillesse et la vraie naïveté, deux qualités qui ne se cultivent pas mais qui sont innées.

Il est très difficile d’être un vrai naïf, c’est garder son regard d’enfant sur le monde et sur les êtres.

 

L’état présent de mon esprit

Un pessimisme plein d’espoir 

 

La faute qui m’inspire le plus d’indulgence

Celle que l’on fait par amour. 

 

 

Ma devise

 Ne pas subir 

Le monde de demain en quelques mots ?

 La terre nous a préexisté et sera là bien après nous.

La question est de savoir ce que nous allons faire de cette planète et de nos sociétés.

Je crois en la capacité de l’être humain à se réinventer, je crois en l’art et aux artistes, je crois en l’imagination des enfants.

L’humanité c’est Hitler, Poutine et Trump, mais c’est aussi Michel Ange, Miles Davis, Victor Hugo et Simone Veil.

Partout la vie est remplie de courage et de beauté, notre avenir se construit aujourd’hui, tout de suite. 

Dédicace

LE TRAIT Episode 46- Au nom du père

LE TRAIT Episode 46- Au nom du père

C’est une invitation au voyage à laquelle vous convie le Trait pour cet épisode. Patricia Marinho est la fille de Noël Marinho. Ce nom n’est pas forcément très connu en France et pourtant, Noël Marinho (1927-2018) est l’un des grands architectes brésiliens à avoir participé à l’apogée de l’architecture moderne brésilienne à partir du milieu des années 1950 avec Oscar Niemayer notamment.

Patricia Marinho nous raconte son père, ses années d’apprentissage, son parcours initiatique en Europe après avoir obtenu son diplôme en architecture de l’université du Brésil, en 1952.

Noël Marinho participe ensuite, à partir du milieu des années 1950, à la construction de Brasilia aux côtés de Oscar Niemayer et Lucio Costa. Il a poursuivi une carrière entre l’architecture, l’art et le design. Il a également travaillé avec les architectes Mauricio Dias et Salomão Tandeta.

Noël Marinho a légué à sa fille toute une collection de dessins. Elle-même architecte et designer, elle perpétue l’héritage de son père qu’elle avait rejoint dans son cabinet en 1985, au travers d’une marque dédiée, créée en 2005 (avec l’associé de toujours Manuèle Colas).

Patricia Marinho multiplie désormais les collaborations pour faire revivre les dessins de son père. Nous l’avons  rencontrée au sein du Showroom Toulemonde Bochart à Paris, dans le premier arrondissement, où elle présentait une collection Marinho…

Pour en savoir plus: About – Noel Marinho

VERBATIM

« Quand Noël avait 25 ans, il est parti en Europe étudier à Stockholm puis il a passé du temps entre la France et l’Italie : il a connu les grands noms de l’architecture moderne de cette époque notamment Ernersto Rogers qui a beaucoup compté pour lui … 

Cette époque des années 1950-60 a beaucoup imprégné son travail par la suite…

Il a été invité à rejoindre l’expérience de la construction de Brasilia qui a duré cinq ans. Il en était très fier. C’est un moment très important de l’architecture brésilienne. Puis, il est rentré à Rio fonder son cabinet… 

Mon père était très à gauche. Il dessinait les affiches des manifestations. Il a eu des problèmes au moment de la dictature et il est allé en prison… 

J’ai passé mon enfance à Rio. On allait beaucoup visiter ses chantiers avec ma sœur…Cela a sûrement laissé une trace, j’ai fait des études d’architecture comme mon père.

J’ai décidé de créer la marque Noël Marinho pour faire vivre l’œuvre de mon père et ses dessins.

Il était un architecte designer : il dessinait aussi des bijoux, des chaises, des carrelages…

On s’est lancées dans la fabrication de tapis, mais on voulait un fabricant à l’extérieur pour des raisons de logistique et de marché. La marque Toulemonde Bochart s’est imposée. Toulemonde Bochart travaille avec beaucoup de designers et nous correspond bien : Anne Sebaoun nous a très bien accueilli ! 

Le Brésil commence à émerger en matière design. Il y a beaucoup de possibilités aujourd’hui… ».

Questionnaire de Proust :

Occupation idéale

LIRE ET ALLER AU CINÉMA.

Le pays où j’aimerais vivre

J’AIMERAI ME PARTAGER ENTRE UNE MOITIÉ DE L’ANNÉE À RIO DE JANEIRO ET L’AUTRE MOITIÉ À PARIS.

Un /des Créateurs (au sens large)

SÉRGIO RODRIGUES, ACHILLE CASTIGLIONI

Une couleur
ORANGE
Mes héros-héroïnes fiction/vie réelle

LA BANDE DÉSSINÉE LITTLE LULU ET, DANS LA VIE REELLE, CHARLOTTE PERRIAND

Ce que je déteste le plus

LES GENS MAL ÉLÉVÉS

Ce que j’apprécie le plus chez les autres

LA GÉNÉROSITÉ

 

L’état présent de mon esprit

LA JOIE

 

La faute qui m’inspire le plus d’indulgence

LES GENS QUI SONT EN RETARD ( AVEC UNE BONNE RAISON!)

 

 

Ma devise

AVOIR TOUJOURS UN « PLAN B »

Le monde de demain en quelques mots ?

 MALGRÉ LES PROBLÈMES DU MONDE, L’HUMANITE GARDE ESPOIR, C’EST RECONFORTANT.

Dédicace

LE TRAIT Episode 45- Une certaine idée de la mode

LE TRAIT Episode 45- Une certaine idée de la mode

Le Trait-# 45- Colette Maciet

Une certaine idée de la mode

 

Colette Maciet a travaillé comme couturière auprès des plus grands créateurs : Chanel, Karl Lagerfeld, Saint-Laurent, Givenchy, Galliano…. Un parcours singulier qu’elle raconte dans un livre « Haute couture » publié aux éditions Michel Lafon. Dans ce récit, elle nous entraîne dans l’envers du décor celui des ateliers et de celles qu’on appelle communément « les petites mains »…

Née en 1946, en Normandie, à Quetreville-sur-Sienne, issue d’un milieu modeste, elle arrête l’école à 14 ans avec le certificat d’étude en poche. Sa mère lui demande alors de choisir entre la couture et la coiffure.

Colette Maciet choisit la couture et entre chez Chanel, en septembre 1960, comme apprentie : un épisode savoureux de l’ouvrage. Elle gravit le grand escalier mythique du 31 rue cambon, intimidée, et quand elle ouvre la porte de l’atelier, elle a un choc : elles sont toutes si vieilles, écrit-elle…Elle doit aussi utiliser le téléphone pour passer les commandes mais ne sait pas s’en servir…Elle est également très intimidée par Coco Chanel qui n’était pas toujours commode.

Ce sera le début d’une longue passion. Elle raconte dans son ouvrage la hiérarchie d’un atelier de haute couture et sa volonté de gravir les échelons pour devenir « première main ». Tout est en effet hiérarchisé dans un atelier : apprentie, seconde main qualifiée, première main débutante, première main qualifiée, seconde d’atelier, enfin première d’atelier…le graal. Colette Maciet devient première d’atelier en 1977 chez Hanae Mori, seule Japonaise à avoir obtenu le label « haute couture » en France.

Comme l’écrit Ines de la Fressange, dont Colette Maciet est restée proche depuis ses années Chanel, dans la préface: « La première d’atelier reçoit les informations du couturier. C’est l’interlocutrice principale. C’est aussi la personne qui donne à chacun son travail dans l’atelier et attribue les modèles aux différentes personnes. Il faut comprendre le souhait du couturier, avoir la sensibilité pour l’imaginer et surtout le talent pour lui donner forme et parfois aussi proposer un détail que le couturier n’avait pas vu … ».

Colette Maciet raconte « l’âge d’or » de la mode, mais aussi la période qui a suivi, moins réjouissante pour les créateurs. « Pinault et Arnault se livrent à un partage des maisons. La haute couture ne relève plus de l’art mais du coup d’éclat », écrit-elle. L’ambiance change…

On sent que l’auteur avait un respect infini pour Hubert de Givenchy et se désole qu’il soit désormais considéré comme un employé et pas un créateur. Givenchy est remplacé par John Galliano. Une certaine conception de la haute couture se termine alors, estime Colette Maciet. Constat qu’elle réitère avec l’arrivée d’Alexander Mc Queen.

La haute couture devient du marketing mais, peut-être, s’ouvre-elle à un plus grand nombre (ou en donne-t-elle l’illusion avec le développement des produits dérivés).

Colette Maciet rebondit chez Saint-Laurent qui a aussi beaucoup compté pour elle. Saint-Laurent décidera  de mettre fin à sa carrière en 2002 dans un discours poignant : « Cette époque n’est plus la nôtre. La création et le marketing ne font pas bon ménage »…

Le récit est piquant, truffé d’anecdotes et reste un témoignage précieux sur une période révolue où la mode habillait 250 familles au plus.

(photo : Gilles Maciet)

Verbatim

 

« Être apprenti (e); c’est apprendre son métier, le métier de couturière ; tout ce que les premières mains ne font pas. Je ne voulais pas rester apprentie…Je voulais un diplôme, j’ai passé mon CAP ».

« Coco Chanel ne dessinait pas. Elle appelait les chefs d’atelier leur expliquait ce qu’elle voulait. C’était un travail d’équipe. Je ne pense pas que cela se passe comme cela aujourd’hui chez Chanel. Karl Lagerfeld donnait des croquis, Virginie Viard aussi».

« La mode ne relève plus de l’art, mais du coup d’éclat ».

« Je ne voudrais pas retourner dans les ateliers de haute couture, je serais déçue. Il faut que cela rapporte. Un tailleur Chanel à mon époque : tout était fait à la main… »…

Questionnaire de Proust :

Occupation idéale

La couture.

Le pays où j’aimerais vivre

La France.

Un /des Créateurs (au sens large)

Chanel, Yves Saint-Laurent, Karl.

Une couleur
Mes héros-héroïnes fiction/vie réelle

Mon mari.

Ce que je déteste le plus

Le mensonge.

Ce que j’apprécie le plus chez les autres

La sincérité.

L’état présent de mon esprit

Calme.

La faute qui m’inspire le plus d’indulgence

La gourmandise.

 

Ma devise

La persévérance.

Le monde de demain en quelques mots ?

Ni optimiste, ni pessimiste.

Dédicace

LE TRAIT -EPISODE 44- Gilles Clément

LE TRAIT -EPISODE 44- Gilles Clément

Le Trait-# 44- Le goût de la terre avec Gilles Clément

 

 

Jardinier, paysagiste, enseignant, écrivain… Gilles Clément, né en 1943, mène un combat incessant pour la nature et la protection de la diversité. Il porte la conviction qu’il faut cesser de vouloir maîtriser la nature à tout prix et respecter le comportement des espèces. Il a installé à Crozant dans la Creuse en 1977, sa maison «autonome» comme il le raconte dans l’épisode, mais aussi son laboratoire de jardinier. Il défend la dynamique du monde vivant et une intervention humaine limitée, peu ou pas de pesticides ou engrais.

Selon lui, on a fait des paysans « des esclaves de l’agro-business ». Ils n’ont plus la liberté de faire ce qu’ils pensent bien pour leurs terres.

De formation ingénieur horticole et paysagiste (Institut national d’horticulture et du paysage à Angers), il regrette qu’on lui ait appris avant tout « à tuer ». Sa conviction est qu’au lieu de cantonner les plantes dans un lieu précis afin d’organiser une création, le jardinier peut et doit faire plus confiance à la nature et accepter de lui laisser le « champ libre » ; les plantes trouvent naturellement les lieux qui leur conviennent le mieux.

Il s’est fait connaître notamment par la réalisation du parc André-Citroën à Paris en collaboration avec Allain Provost, paysagiste, Patrick Berger et Jean-Paul Viguier architectes, inauguré en 1992, ainsi que par l’exposition sur « Le Jardin planétaire », dont il a été commissaire en 1999 à la Grande halle de la Villette. Il a publié de nombreux ouvrages.

Gilles Clément a développé plusieurs concepts dont il nous parle dans cet épisode, notamment le « jardin en mouvement » c’est-à-dire « faire le plus possible avec, le moins possible contre » et le « jardin planétaire » : envisager la planète comme un brassage, un jardin sans mur, mais néanmoins fini. Les espèces et les gènes doivent circuler.

La perte de connaissance sur le monde vivant l’inquiète particulièrement et il continue ainsi à s’investir inlassablement auprès des jeunes notamment, pour transmettre son message et son goût de la nature et du respect des espèces (photo de Gilles Clément par Eric Legret). 

Verbatim

Il fallait que j’aie un terrain à moi pour mes expériences ; c’est devenu ma maison de Crozant dans la Creuze.
J’avais un désir très important de chercher à avancer dans ce métier de jardiner et d’agir.

Les études horticoles : on tuait tout sauf ce que l’on voulait garder, la production.

La pression de l’agro-industrie est telle que la culture en bio, la gestion écologique sont combattues…

La mise en œuvre d’un mode de vie qui ne consommerait pas de la même façon fait peur à l’agro-industrie.

Je n’oppose pas agriculture et écologie.

Le système fonctionne avec un asservissement terrible des agriculteurs qui sont les robots de l’agro-industrie.
Les paysans sont endettés mais s’ils obéissent, ils ont des primes ; ce qui leur permet prétendument de rembourser leurs emprunts. Ils n’ont pas liberté de penser. Ils ne font pas ce qu’ils pensent qu’il faut faire, comme leurs parents faisaient sur leur terre.

L’abandon de l’enseignement du monde du vivant m’inquiète énormément : c’est pourquoi je continue à intervenir dans les écoles.

Les paysagistes ont copié leur contrat sur celui des architectes. Les plantes, cela ne vaut rien, ce n’est pas cher. Pour s’en sortir il faut faire du béton, des jeux pour enfants : cela rapporte à peu près. La mission est complètement différente.

Questionnaire de Proust :

Occupation idéale

Jardiner

Le pays où j’aimerais vivre

La Gomera

Un /des Créateurs (au sens large)

L’eau

Une couleur

Orange

Mes héros-héroïnes fiction/vie réelle

Philippe Descola, George Sand

Ce que je déteste le plus

Les sons aigus, les cris.

Ce que j’apprécie le plus chez les autres

la chaleur du regard

L’état présent de mon esprit

En équilibre entre l’espoir et le désespoir

La faute qui m’inspire le plus d’indulgence

Désobéir

Ma devise

« Toujours la vie invente »

Le monde de demain en quelques mots ?

Un changement de mode de vie, le recul de l’accroissement démographique, la suppression des consommations

Dédicace

Le Trait-Episode 43- Signé Pierre Minassian

Le Trait-Episode 43- Signé Pierre Minassian

Le Trait-# 43- Signé Pierre Minassian

-Signé Minassian

Une petite cinquantaine, Pierre Minassian, air vif et toujours juvénile, est aujourd’hui l’un des grands noms de l’architecture (il a créé son agence AUM, à Lyon en 1999 seulement). S’attelant à ses débuts à la construction de maisons contemporaines ce qui n’était le plus couru à l’époque pour faire carrière, il impose très vite une vision très personnelle, moderne, et pose les fondements de ce qu’il appelle une architecture « vraie » : c’est-à-dire une « vraie » réponse aux problématiques d’un lieu. La signature Minassian est sans conteste une construction qui a cette qualité rare de se fondre parfaitement dans le paysage. Pierre Minassian s’attache particulièrement au respect du site et ne peut concevoir un projet sans étudier minutieusement la topographie et l’implantation. La patte Minassian est aussi liée à l’utilisation de matériaux bruts utilisés pour ce qu’ils sont. Pierre Minassian évoque singulièrement l’importance de la sensation du matériau et l’harmonie de la composition, la fluidité de l’ensemble. Il aime les projets qui ne sont pas forcément de grandes tailles mais qui ont une vertu architecturale. Il nourrit d’ailleurs une vision très ambitieuse de l’architecture à laquelle il prête un sens philosophique. L’âme, l’esprit du lieu sont très importants pour lui dans la conception du projet, un certain onirisme aussi. Diplômé en architecture et urbanisme (Lyon et Liverpool), fils d’architecte et issu du côté de sa mère d’exploitants forestiers, il s’inspire énormément des formes de la nature. On retrouve ces partis pris dans des projets hors du commun : une maison sur un rocher, sur un lac ..Cela ne l’effraye pas mais l’enthousiasme plutôt davantage et on vient le chercher pour cela.

 

Un livre retrace déjà son parcours …
 Pierre Minassian et Dominique amouroux – AUM Pierre Minassian

Bonne écoute !

VERBATIM

« Le point de départ de tout travail d’architecte, c’est la vision du site avant de poser le trait… »

« J’aime que l’architecture soit une réponse à ce qu’il se passe sur un site »

« Nous sommes dans des métiers très techniques et la topographie doit être parfaitement maîtrisée. Je me suis formée aux outils de l’ingénierie. On ne peut pas dessiner si on ne maîtrise pas cet aspect »

« On utilise des matériaux bruts qu’on essaye de ne pas transformer. On essaye de flatter le matériau par l’architecture. Dans un bâtiment, je veux une simplicité de lecture. Il doit y avoir une élégance du matériau qui est mise en œuvre. Cela est possible avec la sensation des matériaux »

« La construction d’une maison est beaucoup plus difficile qu’un bâtiment industriel. Pour moi, le sujet le plus difficile en architecture est la maison »

« Le béton est le meilleur matériau d’expression architecturale et sculpturale »

 

Questionnaire de Proust :

Occupation idéale

Sur l’eau, tiré par le vent

Le pays où j’aimerais vivre

Proche d’une forêt et de la mer à une latitude avoisinant les 46 °.

Un /des Créateurs (au sens large)

Glenn Gould. Il accompagne une bonne partie de mes journées.

Une couleur

N’importe quelle couleur qui réussit à se faire accepter par le contexte
Je n’ai jamais eu une couleur préférée.

Mes héros-héroïnes fiction/vie réelle

L’hippocampe. Aussi Conquérant que rêveur mais surtout complètement inconscient.

Ce que je déteste le plus

Trump et Poutine

Ce que j’apprécie le plus chez les autres

L’enthousiasme et l’honnêteté

L’état présent de mon esprit

Un zen hyperactif, je prends sur moi, contrôle (merci Glenn)

La faute qui m’inspire le plus d’indulgence

Chez les autres, Faute avouée
Chez moi, celles qui me font grandir

Ma devise

On a rien sans rien

Le monde de demain en quelques mots ?

Pour le moment j’ai l’impression que le monde de demain n’a pas tous les arguments pour me plaire… mais j’en aime les combats présents et à venir.
C’est un monde nouveau et surprenant qui nous attend.

Dédicace

Le Trait – Ep# 42 – Alexia Leleu, un roman français

Le Trait – Ep# 42 – Alexia Leleu, un roman français

Le Trait  #42- Alexia Leleu, Un roman français

 

Il faut rencontrer Alexia Leleu, 4ème génération, pour entendre l’histoire totalement rocambolesque de sa famille, à l’origine d’une des plus grandes réussites de l’art déco entre 1910 et 1973. Alexia Leleu, quadra pétillante et ultra déterminée, y joue un rôle absolument majeur puisque c’est elle qui relancera la Maison Leleu en 2017 alors qu’elle fait une belle carrière dans l’industrie pharmaceutique.

Originaire de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), son arrière-grand-père Jules Leleu est ébéniste, mais il va très vite devenir l’un des pionniers de l’art déco. Il remporte le premier prix de l’Exposition universelle de 1925 ; ce qui le propulse. Il s’installe à Paris et devient l’un des grands ensemblier-décorateurs de l’époque. Le loup ailé, emblème de la maison, s’inscrit dans l’histoire de la haute décoration française. Ainsi, la Maison Leleu a décoré le paquebot Normandie, Le France, l’Elysée, des ambassades, les intérieurs des personnalités de l’époque. De nombreuses pièces sont aujourd’hui exposées dans les musées en France et à l’étranger.

Il est difficile d’imaginer qu’une telle réussite puisse s’éteindre du jour au lendemain, mais c’est néanmoins ce qu’il se produit en 1973, à la suite de la commande impayée du Shah d’Iran qui avait mobilisé pendant trois ans la maison Leleu (de pair avec la Maison Jansen) pour les fêtes de Persépolis (1971), qui doit célébrer dans le faste les 2500 ans de l’empire perse, en présence de toutes les têtes couronnées, présidents et chefs de gouvernement.

L’entreprise est contrainte de mettre la clef sous la porte (de même d’ailleurs que Jansen). Alexia Leleu n’a jamais rien su de cette histoire familiale, secret de famille douloureux et enfoui. Aucun membre de sa famille ne racontait l’histoire de la Maison Leleu tout en vivant dans les meubles des grandes heures de la maison.

Elle décide néanmoins d’en savoir plus et se plonge dans les bibliothèques d’archives. Elle contacte une ancienne collaboratrice de son grand-père Jean : Françoise Siriex. Cette rencontre sera déterminante car Françoise Siriex a conservé toutes les archives de l’entreprise qu’elle avait récupérées dans les poubelles des ateliers de la rue Saint-Sabin (11e)…La précieuse collaboratrice les confie à Alexia Leleu et l’histoire peut ainsi recommencer.

Sans une once de doute, Alexia abandonne alors son métier et tente de reconstruire l’histoire familiale. Elle décide tout de même de s’inscrire dans une formation aux métiers de l’art à l’école Boulle pour compléter son cursus. Le souhait d’Alexia est de sauvegarder les lignes et les éléments « signatures » de Leleu mais de les repenser avec une touche contemporaine.

Le pari d’Alexia Leleu est réussi. C’est à nouveau une maison recherchée pour son raffinement et ses lignes intemporelles. Chaque pièce est signée, authentifiée, et numérotée. La maison est présente dans le mobilier, les luminaires, les tapisseries et les tapis.

Alexia Leleu raconte cette incroyable histoire au Trait.

Bonne écoute !

Questionnaire de Proust :

Occupation idéale

Celle d’aujourd’hui ! Dans une reconversion, on quitte son ancienne vie, pour pouvoir être enfin à sa place. Je pense avoir trouvé la mienne !

Le pays où j’aimerais vivre

La France  évidemment! J’aime sa diversité de paysages, sa culture et son histoire, sans oublier sa gastronomie ( très important pour moi !) et son gout inné du raffinement.

Un /des Créateurs (au sens large)

Jules LELEU qui est pour moi un pionnier et un créateur de génie !

Bien entendu, je suis également très admirative d’Andrée Putnam, l’une des premières femmes à se démarquer dans le milieu du design .

Une couleur

Le vert !

Mes héros-héroïnes fiction/vie réelle

Andrée Putnam encore.

Et toutes les femmes entrepreneuses qui m’ont montrée la voie… Jeanne Lanvin, Meryl job, etc…

Ce que je déteste le plus

L’injustice

Ce que j’apprécie le plus chez les autres

Leur honnêteté et leur humour

L’état présent de mon esprit

Pile électrique comme toujours !

La faute qui m’inspire le plus d’indulgence

La faute admise

Ma devise

Ne rien lâcher – Un échec permet la victoire de demain

Le monde de demain en quelques mots ?

Un monde différent de ce que l’on connaît. Un retour aux valeurs et aux choses importantes ( enfin je l’espère).

Dédicace